Native de Chicoutimi, Thérèse Fortin s'est très tôt intéressée aux beaux arts.
Dès son adolescence, elle acquiert des techniques artistiques qui lui sont actuellement
très utiles dans sa carrière de peintre. En début de trentaine, elle poursuit des études
universitaires orientées vers les communications et le journalisme. Responsable des
relations publiques de 1987 à 1996 à la Fondation de l'Opéra de Québec, Thérèse Fortin
débute parallèlement sa carrière de peintre professionnelle. Son travail dans le milieu de
l'opéra lui fait découvrir le monde de la scène d'où sont issues plusieurs de ses toiles.
Au cours des vingt dernières années, elle participe à plus d’une dizaine
d'expositions solos, dont cinq en galerie et six en lieux artistiques alternatifs, tels que
la Galerie du Grand Théâtre de Québec et le Théâtre de la Bordée. Elle expose également
dans des manifestations de groupes au Québec, en Ontario et en Europe dont les trois
expositions annuelles de la Société nationale des Beaux-Arts, tenues au Carrousel du
Louvre à Paris, en 1999, 2000 et 2001. En 2005, le comité scientifique de la Biennale
Internationale des arts contemporains de Florence l’invite à participer à la 5e
édition. Lors de l’édition 2000 du Salon de la SNBA, elle se mérite une mention
d'honneur parmi les 450 exposants venant de douze pays.
En février 1997, sa présence à la 19e édition de l'Artexpo de New York est suivie
par une participation au Festival d'art de Key West en Floride. Lors de cet événement,
elle rencontre Francine Bolduc, propriétaire de la Joy Gallery qui l'invite
comme artiste permanente. En mars 2001, elle y a jumelé vernissage et création
collective, dont la couverture journalistique fut plus qu'intéressante pour cette artiste.
Depuis 1998, et en plus de son travail d'atelier, Thérèse Fortin réalise des sessions
de créations collectives qu'elle qualifie d'émergisme de groupe. Au Symposium du Carnaval
de Québec en février 1999, elle crée une toile grand format avec la participation de
plus de deux cent personnes. À l'été 1999, au Musée du Québec, elle tient une session
d'émergisme de groupe, avec les participants d'un congrès important, qui ont apprécié
cette nouvelle forme de création. Depuis, l'expérience fut rééditée plusieurs fois,
toujours avec le même succès.
Thérèse Fortin initie une fresque symbolisant le passage de l'an 2000 pour les citoyens
de sa municipalité. Emballée par le projet, la population de Lac-Delage se donne
rendez-vous le Premier janvier 2000 pour confectionner cette fresque qui, pour
les résidents, sera le symbole de ce moment historique et que l'on peut admirer au
Manoir du Lac Delage. Au cours de l’été 2003, elle réalise une oeuvre magistrale avec
le concours de 1 500 personnes membres du personnel de la Commission scolaire de la
Capitale. Le triptyque résultant de cette activité orne présentement le hall du siège
social de la Commission.
Thérèse Fortin s'est très tôt intéressée aux arts visuels. Durant ses études classiques
au Collège du Bon Pasteur (1959 à 1963), elle a suivi des cours privés en histoire de
l'art, en techniques d'eau (gouache et aquarelle), en croquis (fusain), en pastel et
sanguine, en peinture à l'huile ainsi qu'en modelage (glaise et cuisson). Au cours
des quinze années suivantes, elle a continué à perfectionner ses connaissances et sa
maîtrise des arts visuels tout en étant active sur le marché du travail. Elle a notamment
suivi des cours de céramique à La Maison du Potier, des cours de croquis et
perspectives ainsi qu'en techniques de peinture à l'huile au Studio Madeleine Tremblay.
En 1980, elle retourne aux études et obtient en 1983 un baccalauréat en journalisme et
communications de l'Université Laval. Dans les années suivant sa graduation, elle est
nommée directrice de la Fondation de l'Opéra de Québec, poste qu'elle décidera de
quitter dix années plus tard. Malgré la charge de travail que requiert cet emploi,
son lien avec les arts visuels ne se dément pas; en effet, elle suivra plusieurs sessions
privées notamment en couleurs (teintes, tonalités et monochromes primaires et secondaires)
au Moulin des Arts de St-Étienne. Plus récemment (1999-2000), elle a suivi plusieurs
sessions de croquis de modèles vivants au Studio Desrochers.
En 1987, alors qu'elle est à l'emploi de la Fondation de l'Opéra de Québec,
Thérèse Fortin amorce sa carrière de peintre. D'abord un loisir ou un exutoire,
la création devient rapidement une vie de plus en plus organisée. Quelques toiles
sont vendues à des particuliers, puis un premier vernissage en 1988 à la Galerie d'Art
Quatre Saisons permet au grand public de la découvrir. Ce premier vernissage sera
suivi de plusieurs autres (en solo ou en collectif), notamment au Festival des Arts de
Westboro (Ontario), à la Biennale des Artistes Créateurs Associés (Montréal), à la
galerie du Grand Théâtre de Québec, aux Biennales de l'ANLAM (France), à l'Artexpo de
New York, au Festival d'Art de Key West et aux expositions de la Société Nationale des
Beaux Arts (SNBA), qui se sont tenues au Carrousel du Louvre à Paris en 1999, 2000 et 2001.
Depuis 1997, Thérèse Fortin se consacre à plein temps à sa carrière d'artiste-peintre.
Cette orientation lui a permis, en premier lieu, de mieux structurer le marché de diffusion
de ses oeuvres. Alors qu'en 1997 ses oeuvres étaient exposées seulement dans deux galeries,
elles sont actuellement visibles au Québec et aux États Unis.
Initiatrice du mouvement « Émergisme », l’artiste Fortin a animé
depuis 1997 plusieurs activités de création collective, dans le cadre de divers
événements sociaux.
L'Émergisme: nouvelle technique
Cette nouvelle approche de la peinture allie abstrait et figuratif. La démarche de départ
complètement chaotique et vierge de toute solution préconçue, ne recherche aucun résultat
préalable.
Sur un canevas blanc, les couleurs sont déposées par gestes automatiques. Elles s'entremêlent,
se chevauchent, sans aucune autre recherche que de se faire côtoyer les complémentaires
en lumières et en ombres.
Les lumières et les ombres de quoi au juste ? De rien du tout... Jusqu'au moment où dans
la pénombre, en tournant et retournant la toile dans tous les sens, on y découvre des
êtres, des atmosphères, des situations de vie, des paysages ou des mouvements. De retour
dans l'atelier, cette fois à la lumière, un croquis cerne les éléments du ou des tableaux
qui jailliront sous la spatule et le pinceau.
Alors-là, le véritable travail commence (ou peut-être le véritable plaisir)... dégager
un bras, le faire ressortir, ébouriffer une tête, la mettre en valeur, encercler un visage...
des gestes précis donnent tournure plus figurative à un amas initial de taches ne
signifiant pas grand chose pour les gens.
Doser la poursuite de l'intervention est nécessaire car les meilleures toiles sont celles
où le spectateur peut prendre part à l'impression contenue dans l'oeuvre. Il faut laisser
place à l'imaginaire du public, et dans de larges portions de toiles, celui de l'artiste
s'efface pour donner des oeuvres troublantes et interrogatives.
Le médium
À l'époque actuelle, l'utilisation de l'huile comme médium peut sembler une démarche dépassée.
Mais ce médium peut, dans certaines oeuvres, approcher la luminosité de l'aquarelle. D'autre
part, la peinture à l'huile sèche lentement et cette qualité technique est indispensable
pour permettre le travail des sujets dans les taches.
La technique qu'elle utilise et qualifie
Critique d’art reconnue et appréciée, madame Thérèse Bélanger a qualifié cette
nouvelle technique de « la performance de l’accident contrôlé ».
- Revue Magazin’Art - été 2000